Chaque homme garde au coeur l'amour du sol natal
S'ingénie à dresser comme en un piedestal
Le lien qui l'a vu naître au rang des plus beaux sites
Et chante ses trésors pour peu qu'on l'y incite.
Mais nous natifs de djariis ressentons la douceur
D'un sentiment si pur, si profond, si berceur
Que l'âme émerveillée embrasse dans un mirage
Les mers de sables, les voiles, et l'eau si rare
Nos rues où le logis abrite mignonettes !
Les cris de nos marchands, les bruits de la charette
Du tailleur partant pour orner nos places
Aux femmex tressant nos habits de palace.
L'Eglise où le Vieux Sage a ses traces,
Djariif! Pays unique! O belle race!
Notre coeur se remplit de l'émoi le plus pur
Lorsque se dressent au loin tes portes et tes murs.
Ô plaine où l'Air attire le bleu renouveau
Ton mourant horizon est pour nous le plus beau
Car l'âme djarii en ce lieu nostalgique
Reste fidèle à tout son passé magnifique
Etant rude, joyeuse, émotive, têtue
Nul ne part qui un jour ne rêve à "l'Etendue".